La coutume de recueillir l’eau d’érable et de la faire bouillir pour en obtenir du sirop nous vient des Amérindiens. Bien avant l’arrivée des Blancs, ils en appréciaient la valeur énergétique et nutritive. Pratiquant une entaille rudimentaire avec leur tomahawk, ils fixaient au bas de cette entaille un copeau de bois qui acheminait l'eau d'érable vers un récipient d'écorce. Les Amérindiens faisaient bouillir la sève ainsi recueillie dans des contenants d'argile pour obtenir du sirop d'érable.
Au printemps, chaque famille s’installait dans une partie de la forêt pour la récolte de l’eau d’érable. Le principe de l’érablière existait ainsi bien avant l’arrivée des premiers colons. Ce sont les Amérindiens qui apprennent à nos ancêtres à entailler le tronc de l'arbre au début du printemps, à recueillir la sève et à la faire bouillir.
Les premiers colons faisaient bouillir la sève d’érable dans des chaudrons de fer. Utilisant des abris rudimentaires pour se protéger, ils allaient « courir » les sucres.
Le chalumeau de l’époque était fabriqué en bois de cèdre. On l’appelait « goudrelle » ou « goutterelle ». Taillé en biseau, il était ensuite inséré dans l’entaille. L’acériculteur et l’acéricultrice devaient toujours chausser leurs raquettes pour recueillir l’eau d’érable dans les chaudières. Lorsque l’on disposait d’une quantité suffisante, on se dirigeait vers la « cabane à sucre » où l’on faisait bouillir l’eau d’érable.
Du sirop d’érable, on fabriquait le sucre du pays, aujourd’hui appelé sucre d’érable. Des moules à sucre spécialement taillés à la main dans un bois dur étaient utilisés à cette fin. Ils étaient transmis de génération en génération et constituent aujourd’hui une composante du patrimoine historique du Québec.
Au début du vingtième siècle, la cabane à sucre est toujours rudimentaire. Il faudra attendre quelques années avant de voir apparaître la cabane à sucre telle qu’on la connaît aujourd’hui
Les exploitations étant plus grandes et les techniques de cueillette se raffinant, il faut parfois ramasser l’eau d'érable deux ou trois fois par jour. On modifie donc certains équipements pour les adapter aux nouvelles exigences de ce mode de production. On remplace le seau de bois par une chaudière en aluminium. La cabane à sucre telle qu’on la connaît se transforme elle aussi. Du lourd chaudron de fer, on passe à l’évaporateur qui intègre des thermomètres et un flotteur pour contrôler le niveau et l’entrée de l’eau d’érable
Au milieu des années soixante-dix, la technologie fait son entrée dans le secteur acéricole avec le développement des réseaux de tubulure dans les érablières du Québec. Ces conduits, en matière plastique, remplacent seaux, tonneaux, chevaux et tracteurs. Grâce à un système de pompe à vide (système de vacuum), l’eau d'érable va directement de l’arbre aux réservoirs d'entreposage du sirop d’érable. Chaque chalumeau est relié à ce système et le démarrage est automatique dès que la température est assez élevée pour une coulée.
L’apparition de la technique dite d’osmose inversée dans les années 1980 est une autre révolution technologique. L’utilisation d’une membrane d’osmose inversée pour la concentration partielle de l’eau d’érable respecte l’esprit et la lettre de la réglementation concernant les produits de l’érable, puisque cette technique ne peut être assimilée à du raffinage. Cette technologie permet de concentrer les éléments solubles dans l’eau d’érable. Elle permet de diminuer les coûts de production et les heures de travail des familles d’acériculteurs, mais elle conserve intacts le goût et les caractéristiques qui font des produits de l’érable un sucre particulièrement naturel et apprécié depuis plusieurs centaines d’années.
Source et texte intégral : (visitez ce site pour avoir plus d'images de la méthode d'entailler les érables)
Sucrez-vous le bec, le temps des sucres arrive bientôt....
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